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Texte écrit par Pierre-François Hayard, géographe
L’arrivée à Tunis par la mer est des plus remarquable. Pas étonnant donc que d’illustres voyageurs tels Guy de Maupassant ou Gustave Flaubert l’aient décrite dans leurs récits de voyages. Le panorama est, il est vrai, splendide. Le relief du cap Bon a l’Est ; la colline de Sidi Bou Saïd à l’Ouest, où est perché un charmant petit village tout de bleu et de blanc vêtu, permettent d’entrevoir les contours turquoises du golfe de Tunis.

Village de Sidi Bou Said
Village de Sidi Bou Said

Scéne de rue devant une porte typique
Scéne de rue devant une porte typique

Pour rejoindre Tunis depuis le port de La Goulette, il s’agit de traverser par la route le lac El Bouhaira ou lac de Tunis, l’un des trois lacs salés, Sebkha en arabe, qui forment le site de la capitale tunisienne. Posée au milieu du lac, la route longe le TGM, un petit train bleu et blanc qui relie la banlieue Nord (La Marsa, Sidi Bou Saïd, Carthage) au centre ville de Tunis en passant par La Goulette.

Arrivée à la Goulette, port de Tunis
Arrivée à la Goulette, port de Tunis

Le géographe Pierre-François Hayard
Le géographe Pierre-François Hayard

Le centre de Tunis, c’est un peu la confrontation de deux espaces. L’un reflétant la rigueur et les logiques coloniales, l’autre hérité d’une civilisation ancestrale. Nous l’avons tout de suite compris en pédalant le long de l’avenue Bourguiba. Principale artère de la capitale, cette avenue s’organise autour d’un mail central planté de ficus. On y voit sur la gauche le théâtre, sur la droite la cathédrale. Seule la présence de quelques palmiers et le son de discussions chaleureuses et enflammées rappelle que nous sommes en Tunisie et non sur les Champs Elysées ou en Italie. Pourtant, quelques centaines de mètres plus loin tout change. Le passage de Bab Bhar, la porte de la mer, marque la transition avec les souks. Ici le doute n’est plus permis. Nous sommes dans la médina. Dans ces ruelles étroites et odorantes le caractère arabo-musulman de l’ancienne capitale d’Ifriqiya est évident, incontestable. Autour de ce centre historique s’étendent désormais les nouveaux quartiers, parfois aisée, parfois plus populaires, souvent en construction. Tunis, c’est donc cette superposition de deux espaces, de deux époques, le tout dans une atmosphère typiquement méditerranéenne et qui s’affirme aujourd’hui comme une métropole de plus de deux millions d’habitants. Sans vraiment de discrétion, les passants nous regardent remonter l’avenue sur nos vélos, semi-martiens ? nous cherchons un logement.